VISION NOCTURNE: ENFIN A LA PORTEE DE TOUS?
UN LUXE INABORDABLE?
Jusqu'ici, les appareils de vision nocturne ont été presque exclusivement réservés aux militaires et aux forces de l'ordre. Seule une petite poignée d'enthousiastes s'en procuraient.
La raison?
Prinoipalement, le prix. La technologie classique des appareils de vision nocturne, les tubes intensificateurs de lumière, est extrêmement coûteuse. Pour avoir accès aux dernières technologies, il faut souvent débourser plusieurs milliers de francs pour un simple monoculaire.
UN GADGET DECEVANT?
Mais aussi, l'acheteur privé, ou même l'utilisateur professionnel, est souvent déçu par toutes les limitations de cette technologie, notamment:
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Faible confort visuel : Avec un intensificateur de lumière, on voit peu, pas très net, et pas tout le temps! La résolution est faible, de même que la netteté. Et tout ceci dépend des conditions de lumière résiduelle.
Durée de vie limitée : quelques milliers d'heures d'utilisation. Mais aussi, les performances du tube se dégradent progressivement, ce qui se traduit par une qualité d'image réduite.
Sensibilité aux dommages : Les tubes sont délicats et facilement endommagés par l'exposition à des sources lumineuses vives, telles que les phares de véhicules. Même une exposition brève à une lumière intense peut endommager définitivement le tube.
Effets de halo et de fleurissement : Lorsqu'ils sont exposés à des sources lumineuses très vives, les tubes intensificateurs d'image peuvent présenter un fleurissement, où la source lumineuse écrase la capacité du tube à réguler l'intensité de l'image, provoquant une perte temporaire de vision. Des effets de halo, où les objets lumineux semblent entourés d'un halo ou d'un anneau, peuvent également se produire.
Performances limitées en conditions extrêmes : Les lunettes de vision nocturne à base de tubes peuvent avoir du mal dans des environnements présentant des niveaux de lumière très faibles, tels que les forêts denses ou les nuits sans lune. De plus, elles peuvent ne pas bien fonctionner dans des conditions météorologiques défavorables telles que les fortes pluies, le brouillard, la neige...
Depuis quelques années cependant, des solutions à base de technologies grand public, bien moins onéreuses et bien moins fragiles, apparaissent.
Les progrès fantastiques des capteurs CMOS permettent à de simples smartphones de fournir d'excellentes images dans la quasi-obscurité. Les sensibilités dans l'infrarouge proche sont telles que l'on rattrape les performances des tubes. Et même, on les dépasse dans les conditions de faible luminosité. Un tube intensificateur ne peut pas intensifier la lumière qui n'est pas là!
On peut aisément prédire que la technologie des tubes intensificateurs a à peu près atteint ses limites. Tandis que la technologie digitale commence enfin à trouver sa zone de confort. Et risque de s'imposer, à terme, comme la nouvelle norme.
CMOS + OLED = BONHEUR!
Pour exploiter cette technologie, ne manquait plus qu'une solution d'affichage. C'est désormais chose faite. Il existe désormais des écrans miniatures à haute définition suffisamment petits pour être installés dans l'objectif d'une jumelle!
Nous suivons les progrès de ces appareils depuis quelques années. Les premiers modèles avaient des écrans noir et blanc en 720p. Leur limitation principale était le taux de rafraîchissement d'image, encore trop lent, qui les rendait un peu inconfortables en déplacement.
Cette année, pour la première fois, des écrans OLED couleur 1980x1024 sont disponibles. Et la différence est spectaculaire!
La nuit est enfin à nous!
LES QUALITES INDISPENSABLES
Mais l'écran ne fait pas tout. Avant de sélectionner notre premier modèle, nous en avons essayé d'autres, dont l'écran était, franchement, la seule qualité.
Alors quelles sont les qualités indispensables?
- Un bon capteur CMOS, à très haute sensibilité, et si possible, très haute résolution
(pour profiter d'une fonction inconnue des tubes classiques: le zoom électronique!) - Des lentilles de qualité
- Une ergonomie simple et conviviale
- Un logiciel intuitif
- Un processeur suffisamment puissant
(pour un bon rafraîchissement d'image) - Un prix abordable
Le modèle que nous avons sélectionné, et que nous testons depuis deux mois avec bonheur, a déjà toutes ces qualités.
Et nul doute que la technologie s'améliorera encore.
ET L'INFRAROUGE, ALORS?
Les caméras thermiques, alias "infrarouge", n'apportent pas encore le même confort visuel que l'imagerie classique. Le prix des capteurs est encore assez élevé, et la résolution d'affichage assez faible.
L'apport est certain en ce qui concerne la chasse, pour repérer la faune de nuit, grâce au contraste thermique. Mais c'est un domaine un peu particulier.
La technologie devrait cependant rapidement se démocratiser, et des solutions de "fusion" (image composite vidéo/infrarouge) devraient apparaître.
A surveiller, donc.